La restitution de décors peints sur l’intrados de la chapelle du Sacré-Coeur était inévitable, il était tellement abîmé qu’après la restauration des murs et des boudins, et les enduits, il en manquait plus de la moitié!
Après l’application d’une impression grisée, le travail de poncif commence : sur un calque où a été reporté le dessin original, des milliers de petits trous sont faits sur les traits. En fixant le calque sur la surface à restituer, et en y tapotant une poupée (un chiffon blanc rempli de pigments), le dessin du calque apparaitra sur le support. Une fois le poncif visible sur la surface, l’étape suivante a été de redessiner tous les contours noirs du dessin original, puis enfin, place aux couleurs! Ne restera plus qu’à dorer à la feuille d’or les petites parties qui l’étaient, et à patiner l’ensemble pour le vieillir et le raccorder aux décors existants.
La restitution de décors peints est une facette passionnante du métier de peintre-décorateur. On y fait réapparaitre des décors disparus dont les seuls témoignages sont des photos, des gravures plus anciennes, ou des motifs similaires disséminés ailleurs dans l’édifice. Pouvoir repartir d’une surface brute pour atteindre un résultat qui est parfaitement raccordé aux restes du décor, c’est comme faire de la magie, tout réapparait progressivement jusqu’à se fondre naturellement dans le décor environnant.











